Ce Collectif a choisi d’accompagner plus particulièrement le milieu scolaire, légitime et déjà spontanément engagé dans cette démarche de sensibilisation. Focus.
Déclin du petit-déjeuner : des effets en classe, et au-delà
Si tout le monde s’accorde sur l’importance nutritionnelle du petit-déjeuner, force est de constater que ce dernier est en perte de vitesse : 40 % des 15-17 ans ne prennent pas de petit-déjeuner tous les jours1 et 1 enfant sur 3 arrive à l’école le ventre vide au moins 1 fois par semaine2.
Les enseignants sont les premiers à constater les effets de ce recul : 8 sur 10 estiment que les élèves n’ayant pas pris de petit-déjeuner sont plus fatigués et moins attentifs en classe3. Des sociologues alertent aussi sur le lien entre prise régulière d’un petit-déjeuner et taux moindre de comportements à risques chez les adolescents.
Un sujet important donc, dont le milieu scolaire s’est déjà spontanément emparé : c’est ce que révèle l’audit mené en 2017 par le Collectif du Petit-Déjeuner.
Quel rôle peut jouer l’école sur la valorisation du petit-déjeuner ?
Plusieurs établissements – de l’école au lycée – mènent déjà des initiatives locales, pour sensibiliser leurs élèves à l’importance du petit-déjeuner, sans toutefois se substituer à la responsabilité des parents sur ce premier repas de la journée.
Ces actions conviviales et diversifiées ont aussi pour effet bonus de créer du lien en permettant aux élèves, aux personnels et aux enseignants de partager un temps d’échange.
Le collège : un niveau propice pour sensibiliser les élèves
Dans les conclusion de son audit, le Collectif propose de privilégier le collège comme lieu de valorisation du petit-déjeuner. Cela, pour deux raisons :
- son programme permet d’aller au-delà de l’aspect nutritionnel, pour aborder des questions citoyennes (origine des produits, impact environnemental, modèle économique), culturelles (petits-déjeuners du monde comme spécialités régionales) ou sociologiques (temps de partage, rythme alimentaire,), etc.
- différentes personnalités peuvent s’investir dans cette sensibilisation : infirmières scolaires, documentalistes, gestionnaires, mais aussi hors établissement – producteurs de lait, diététiciennes, cuisiniers, associations de santé, mairies, familles ou même presse locale, etc.
Vers une harmonisation nationale ?
L’enjeu est donc perçu, les acteurs scolaires sont mobilisés, les collectivités souvent parties prenantes : mais comment fédérer ces énergies au plan national ?
Cette sensibilisation requiert du temps, des budgets, des procédures (hygiène, contrat des intervenants, etc.). Un appui financier et logistique des pouvoirs publics permettrait d’accompagner les enseignants et d’apporter une cohésion sociale sur les messages et les actions.
Petits-déjeuners nomades distribués à l’école, comme aux USA ? Partagés de 7h30 à 8h20 comme au lycée d’Argenteuil ? Sur inscription comme testé dans les collèges de l’Essonne ?
De son côté, le Collectif a choisi de proposer aux enseignants une action clé en main mais adaptable, facile à mettre en place et originale : une enquête menée par les élèves de 6e auprès des différents acteurs du collège. Cette approche par le “je” et le “jeu” permet à l’élève d’être acteur du projet au collège et vecteur d’astuces dans le cercle familial !
Découvrez la Mission “Sauver le petit-déjeuner” en détail !
- Étude INCA3 (juin 2017)
- CREDOC CCAF 2013
- Étude CREDOC menée auprès de 500 professeurs des écoles sur la non-prise du petit-déjeuner chez les élèves (du CP au CM2) durant l’année scolaire 2014-2015
Photos : CNIEL – Guillaume Blanchon