En quelques lignes
L’ingénieur animateur de bassin versant ou ingénieure animatrice vont former les éleveurs en vue d'améliorer l’écosystème aquatique autour de leurs exploitations et coordonner leurs actions pour une efficacité à l'échelle d'un secteur.
Salarié d’une Chambre d’agriculture, d’un cabinet d’études ou d’un syndicat intercommunal, l’ingénieur animateur de bassin versant ou hydrographique forme et coordonne les agriculteurs et les éleveurs pour améliorer l’écosystème aquatique autour de leurs exploitations. Ce métier de terrain requiert des compétences scientifiques, techniques et juridiques.
Ingénieur animateur de bassin versant : un métier d’avenir au coeur des questions environnementales
Le rôle de l’ingénieur animateur de bassin versant ou d’ingénieure animatrice est d’inciter les agriculteurs à reconquérir la qualité de l’eau.
Il ou elle les mobilise pour qu’ils deviennent les acteurs du progrès. Ces spécialistes de l’environnement et de la qualité de l’eau forment les exploitants pour améliorer l’écosystème aquatique régional. Ils coordonnent ensuite les actions sur le terrain.
Sur l’exploitation, l’ingénieur animateur de bassin versant vérifie que les eaux s’écoulent dans les cours d’eau. Il s’assure que les fosses disposent de la capacité de stockage suffisante. Si besoin, il conseille le producteur sur les solutions à mettre en place.
Les animateurs agricoles de bassin versant : plusieurs compétences réunies
Leur savoir-faire est sollicité pour réaliser une étude avant de lancer tout projet d’assainissement. Après sa visite sur une exploitation laitière, il propose un programme d’actions et le budget correspondant. À cet effet, il doit disposer de compétences techniques, mais également posséder des notions de droit et de chimie afin de proposer aux agriculteurs des solutions réalistes et innovantes.
La remise aux normes des installations d’une industrie laitière, la mise en place des dispositifs, la récupération des eaux de lavage des machines à traire, l’adaptation des fosses selon la quantité des déjections animales… sont quelques-unes des missions qui incombent à ce technicien de la qualité de l’eau.
Ingénieur(e) animateur(trice) de bassin versant : aussi un rôle de fédérateur
Afin de s’assurer que les actions proposées seront appliquées, l’ingénieur animateur de bassin versant doit savoir convaincre. Des qualités de pédagogue et un argumentaire de poids seront de mise pour inciter les agriculteurs à suivre ses conseils.
Pour ce faire, il doit leur expliquer les enjeux et démontrer les intérêts des travaux à réaliser, entre autres. Être à l’écoute est primordial dans ce métier. Des idées nouvelles peuvent émerger.
Ce professionnel peut toutefois rencontrer des difficultés à monitorer son action ou optimiser ses pratiques, lorsqu’il ne bénéficie pas d’indicateurs concrets sur une exploitation agricole.
Le métier d’ingénieur animateur de bassin versant requiert de la diplomatie, de la pédagogie et la capacité à fédérer les agriculteurs qui peuvent se montrer réfractaires aux actions sur terrain qu’il propose. Une formation en agroalimentaire est de mise pour exercer ce métier. Il faut également des compétences en droit et en science environnementale.
Formation :
|
Témoignage
Témoignage d’une ingénieure animatrice de bassin versant
Lieu : Ouest de la France
Q. Quelles sont les qualités requises pour être animateur/trice de bassin versant ?
R. Pour faire ce métier, il faut aimer le contact, être disponible, savoir écouter, être pédagogue, curieux. Il faut aussi savoir se montrer convaincant envers nos interlocuteurs, utiliser les bons arguments pour les amener à adopter de nouvelles façons de travailler. Enfin, il est impératif d’avoir la capacité de s’adapter à nos différents interlocuteurs, savoir gagner leur confiance.
Q. Quel conseil donneriez-vous aux jeunes qui souhaitent s’engager dans cette voie ?
R. Je dirai qu’il est important de garder un regard transversal sur les différentes spécialités et une ouverture d’esprit avec tous les acteurs du territoire. C’est-à-dire qu’il ne faut pas se fixer exclusivement sur son domaine d’activité. Quand je vais voir un agriculteur sur le terrain, par exemple, je ne vais pas m’intéresser qu’à ma spécialité (le volet agricole), car il va me poser des questions sur les cours d’eau, le bocage mais aussi sur le rôle des collectivités… C’est pour cela qu’il est utile d’avoir un minimum de notions dans les différents domaines.
Q. Pouvez-vous évoquer un des aspects de votre métier que vous appréciez particulièrement ?
R. J’apprécie le fait de me sentir utile pour le bien commun. On travaille pour la reconquête de la qualité de l’eau et des milieux aquatiques. Quand un agriculteur me dit « merci », je sais qu’on avance et c’est pour le bien commun. Pour donner un exemple concret : certaines actions que nous préconisons sont bénéfiques pour les sols. Un sol qui « fonctionne » bien permet de bons rendements tout en utilisant moins d’intrants contre les maladies ou les adventices.