Une génération aux nouvelles attentes professionnelles
Un sondage IFOP-CNIEL portant sur 1 601 jeunes âgés de 15 à 25 ans et réalisé en juillet 2019, révèle les nouvelles attentes des jeunes en matière d’activités professionnelles.
Une génération dont on savait déjà qu’elle se démarque dans son rapport à l’entreprise distinct de celui de ses aînés*, et marqué notamment par une appétence grandissante pour le statut de travailleur indépendant (+ 18 points depuis 2006) et une envie de s’impliquer dans les thématiques environnementales.
La haute technologie et les métiers manuels jugés moins attractifs
L’étude de l’IFOP-CNIEL révèle ainsi que si le niveau de rémunération reste le critère prioritaire des jeunes (95%) dans le choix de leur métier, l’image et les valeurs de l’entreprise qui les accueillera (94%) arrivent en second, faisant jeu quasi égal avec l’autonomie (94%), les perspectives d’évolution (93%), les conditions de travail (93%) et la rapidité d’embauche (93%).
A l’inverse, travailler dans une entreprise de haute technologie (66%) de grande taille (64%) ou exercer un métier manuel (59%) seraient des critères aujourd’hui moins déterminants.
Ce qui explique peut-être pourquoi la santé (39%) et l’enseignement (28%) arrivent en tête des secteurs jugés attrayants par les jeunes, à l’opposé de l’industrie alimentaire (17%), du bâtiment (14%) et de l’agriculture, l’élevage (11%) qui arrivent quant à eux en queue de peloton.
Paradoxe : les métiers de l’élevage et de l’industrie laitière rejetés par les jeunes, mais bénéficiant d’une image positive
Selon ce sondage, l’élevage laitier et la transformation des produits laitiers susciteraient « un rejet » : 85 % des jeunes n’envisagent pas de travailler dans ce secteur.
Paradoxe : les métiers liés à ces secteurs bénéficient d’une « image positive » pour 65 % d’entre eux. Ils en apprécient notamment « la transmission d’un savoir-faire » (81 %), « l’indépendance » (73 %) et « l’utilité sociale » (71 %) d’un métier qui fait sens.
Un besoin clair d’information sur les métiers et les formations
D’où vient le hiatus ? Probablement du manque d’informations sur la réalité du quotidien de ces activités professionnelles : 88 % des jeunes interrogés avouent ainsi se sentir « peu informés » sur ces métiers, et même sur les formations permettant d’y accéder (88 %).
Un enjeu pour une filière laitière en pleine évolution, et des métiers en tension
Cette étude mobilise au CNIEL, car à l’heure du départ en retraite de la génération du baby boom, plusieurs métiers se retrouvent aujourd’hui en tension dans la filière laitière et peinent à trouver des candidats. Alors que dans le même temps, ce secteur se restructure – salariat, féminisation, robotisation, etc. – et se réinvente sur le plan des pratiques environnementales.
Des actions pour faire connaître les métiers du lait sont déjà en cours en 2020, d’autres concernant les formations arrivent et feront l’objet de notre prochaine actualité.
*Enquête Ifop réalisée en ligne auprès d’un échantillon de 1009 personnes, représentatif (méthode des quotas) de la population française âgée de 18 à 29 ans, du 10 au 12 septembre 2019.