En cette période de déconfinement progressif, vous vous projetez probablement dans ce que sera la rentrée de septembre. Votre réflexion inclut peut-être le choix d’un Projet de Pratiques Interdisciplinaires pour lequel les inscriptions ont lieu en juin et dont chaque élève doit en avoir réalisé au moins un en cycle 4, voire dès la 6e.
Philippe Rochard, Directeur de l’Agence interne du Cniel et responsable des activités scolaires au sein de l’interprofession, nous présente les enjeux des PPI et la problématique de santé publique développée par le PPI du CNIEL, une mission soutenue par l’Union européenne.
En quoi consiste un Projet de Pratiques Interdisciplinaires ?
Philippe Rochard : « Il s’agit d’un atelier pédagogique, proposé aux collèges et réalisé sur l’ensemble de l’année scolaire, par étapes et à raison d’un maximum de 4h par semaine prises sur les enseignements communs.
Le PPI propose de nouvelles modalités d’enseignements, distinctes des apprentissages habituels : à ce titre, il est porté par les élèves et initié par des enseignants de 2 disciplines distinctes — souvent “Sciences et vie de la Terre” et “Éducation physique et sportive” —, mais ce peut être aussi le Français ou les Arts plastiques.
L’objectif du PPI : construire collectivement — élèves, enseignants, agents du collège, voire intervenants extérieurs — un projet au bénéfice de tous. Ce qui implique de la recherche d’informations, une réflexion, une réalisation (exposition, événement, …) et une communication au sein du collège comme à l’extérieur (presse, familles, …). »
Quelles sont les thématiques pouvant être abordées dans ces PPI ?
Philippe Rochard : « Celles que choisiront les enseignants ! Ces derniers peuvent créer de toutes pièces un PPI dont le sujet correspondra à une actualité particulière, une problématique de leur établissement ou de leur région.
Ils peuvent aussi s’appuyer sur des PPI existants, dont les outils, ressources et animations, sont déjà conçus et prêts à l’emploi. Il en existe plusieurs, aussi divers dans leurs formes comme dans les sujets abordés ».
Le PPI proposé par le CNIEL est centré sur la prévention de l’obésité : pourquoi ce thème et comment est-il décliné dans les collèges participants ?
Philippe Rochard : « En 30 ans, la prévalence de l’obésité a triplé dans de nombreux pays d’Europe et la lutte contre cette maladie est devenue une priorité de santé publique.
Mais elle doit faire l’objet de stratégies environnementales novatrices, et les PPI — via les collèges —, constituent une action ciblée auprès des adolescents. Les élèves de 4e sont notamment à un âge charnière dans les risques de la progression du surpoids.
C’est pourquoi, fort d’un partenariat de plus de 30 ans avec les académies, le CNIEL a bâti le PPI “Mission CAP Sport” : cette action bénéficie d’un financement européen et met à la disposition des enseignants, des fiches objectifs, des affiches, idées d’animations, boîte à outils, et même des éléments d’évaluation.
De quoi inspirer les équipes enseignantes en vue de rendre les élèves acteurs de cette sensibilisation, et surtout passeurs de messages — sur la nutrition, l’hygiène de vie, les plaisirs de manger sainement, … – .
Et ainsi, de former les futurs citoyens en pleine conscience d’un sujet qu’ils auront exploré par eux-mêmes, grâce à des pratiques interdisciplinaires distinctes de celles enseignées au collège. »
Pour en savoir plus, découvrez notre article dédié à la mission CAPSport et si vous êtes tentés, remplissez avant fin juin le formulaire d’inscription en ligne.